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En ce temps dit «de l'avent», qui est un temps d'attente, mais aussi de veille et de vigilance,
nous vivons un certain nombre d'attentes, pour ce qui nous concerne. L'attente des réponses
aux motions de notre 88eme congrès de Nice. S'il est prématuré d'espérer une réponse
avant le début de l'année qui suit, et si le Premier ministre a bien pris connaissance avec attention
de notre envoi, nous aurions espéré recevoir au moins un accusé de réception de la part
des ministres en charge! Ne désespérons pas, les réponses seraient en gestation au niveau de
la Direction des affaires maritimes en liaison avec le directeur de l'ENIM qui vient de nous faire
savoir que la motion qui lui a été adressée avait été reçue favorablement et était à la signature
des trois tutelles. Par ailleurs, nous avons demandé le 8 octobre un rendez-vous avec la ministre,
ou à défaut son conseiller mer, pour expliciter nos motions de vive voix : à ce jour, nous
sommes toujours en attente !
Nous sommes également dans l'attente de la mise en place du Conseil supérieur des gens de
mer qui nous a été promis en remplacement du Conseil supérieur de l'ENIM suite à une décision
du Comité interministériel de la mer de 8 décembre 2009 : le projet de décret a reçu un
avis favorable du Conseil supérieur de la prévention des risques professionnels et du bien-être
des gens de mer. Après avoir été validé par le Conseil d'Etat, il vient d'être adressé au
Secrétariat Général du Gouvernement pour la signature des ministres, avant sa publication au
Journal Officiel : on pourrait donc espérer une mise en place de cette nouvelle instance au
début de l'année 2012. Souhaitons donc qu'elle voie le jour sans tarder et fonctionne régulièrement.
Car nous avons quelque mal à savoir ce qui se passe au sein de l'Etablissement, sauf
à nous renseigner «par la bande». A ce jour, nous n'avons pas encore d'échos du dernier conseil
d'administration essentiellement consacré au budget, élément important dans le contexte
actuel. Pour ce qui est de la nouvelle localisation, devenue irréversible, la première pierre du
nouvel immeuble est posée aujourd'hui dans l'intimité à la périphérie de La Rochelle. Quant au
Centre de traitement des prestations de Bordeaux qui doit fermer, en raison de travaux liés au
tramway, ses charges seront réaffectées auprès des autres centres et ses ressortissants seront
avertis en temps voulu.
Nous sommes également dans l'attente d'une grande politique de la mer créatrice d'emplois,
alors qu'au contraire, du moins pour ce qui concerne les navigants, nous pouvons craindre l'arrêt
définitif du transmanche Nord-Pas-de-Calais sous pavillon français, et le désengagement du
pavillon RIF de la part des armateurs qui le trouvent moins compétitif que d'autres pavillons.
Petite embellie à noter cependant, un armateur français, initiateur d'une autoroute de la mer entre
France-Espagne, vient de faire le choix de passer ses navires sous pavillon et équipage français.
V~us trouverez dans ces pages la relation qui a été faite par René TYL, président de l'association
des pensionnés de Paris, des 7eme
, Assises de l'Economie maritime et du littoral, qui viennent
de se tenir à Dunkerque. Il évoque notamment les discours prononcés par la ministre et
son secrétaire d'État chargé des transports. Si nous ne sommes plus une des forces vives du
monde maritime et n'avons pas eu l'honneur de leur présence, ce que nous regrettons, nous
nous devons de marquer notre intérêt pour le devenir des activités de la mer et rester à
l'écoute de ces travaux. Nous ne partageons pas le satisfecit de la ministre qui s'est félicitée
«de la politique maritime ambitieuse dont la France s'est dotée». Il s'agit surtout d'une politique
qui s'est traduite en termes écologiques après le Grenelle de la mer, dont les mesures prises
ne sont pas encore toutes arrêtées. Et concernant le futur, il s'agit surtout d'une politique
concernant les ressources minérales ou les énergies renouvelables, sans doute créatrices d'emplois,
mais le sera-t-elle pour les navigants du commerce comme de la pêche?
Face à des contradicteurs qui ont été ministre et secrétaire d'Etat à la mer, et qui soutiennent
le projet de leur parti d'un retour à un «véritable Ministère de la mer et du littoral», la ministre
a trouvé que «c'était une très mauvaise idée et que les sujets sont et resteront interministériels,
voire du ressort du Premier ministre». On peut seulement se demander comment dans le
gouvernement actuel la mer peut être une priorité, au-delà des mots, quand elle n'arrive qu'en
sixième place dans les attributions de la ministre et si dans un gouvernement futur un grand
ministère de la mer ne serait pas plus à même de coordonner toutes les activités liées à la mer
qui peuvent concerner plusieurs ministères, comme tente de le faire aujourd'hui le Secrétaire
général de la mer. Un autre point d'inquiétude concernant la formation a été soulevé par la
ministre qui tout en félicité nt le président de la récente École Nationale Supérieure Maritime,
a estimé devoir faire un choix. A peine créée, l'ENSM devrait-t-elle réduire le nombre de ses
sites, au risque de diminuer le nombre de candidatures aux métiers de la mer?
Selon les échos reçus du dernier conseil d'administration de l'ENSM, des restrictions budgétaires
pourraient faire craindre une telle décision.
On a donc pu constater lors de ces Assises un début de campagne électorale. Il est certain que
dans le futur les enjeux liés à la mer seront plus importants que jamais, et que les programmes
des candidats devront être regardés avec attention.
Comme tout citoyen, dans un contexte national et international difficile qui ne peut être ignoré,
conscient des enjeux, nous sommes dès à présent dans l'attente des mesures déjà prises ou
annoncées, face à des échéances électorales qui conditionnent notre avenir. Vigilants et en état
de veille aujourd'hui, nous n'aurons pas d'autres moyens d'agir que de réserver notre choix aux
candidats qui auront le plus grand souci de la justice et de l'équité envers les plus démunis .•
Ajouté le 06/01/2012 par J Schirmann - 0 réaction